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31/01/2016

Kyrie Eleison. (Epilogue 2/4)

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"Tu aimes mes nouvelles fesses?" Je reprend mon souffle tandis qu'elle saisit à la hâte deux lingettes qu’elle applique sur mon sexe ramolli. "Je fais beaucoup de sport tu sais, mes fesses ont pris cinq centimètres". J'aime son accent sud-américain. I. est une brillante étudiante en droit de São Paulo qui par un délicieux concours de circonstances s'est retrouvée à vendre son corps dans une banlieue chic de l'Ouest parisien. La vie est formidable. Je me demande une nouvelle fois ce que je fais ici, allongé sur un lit au confort douteux dans un appartement au fort accent amstellodamien. Je recherche désespérément cette damnée Rédemption. Désespérément. Comment pouvais-je croire une seule seconde la trouver dans une bouche et un col archi-visité? J'mens dans ta chatte comme Pinocchio.

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Un jour de juin. 15h15. Un grande joaillerie parisienne. J'ai toujours pensé que nous ne serions jamais comme ces couples pathétiques se tenant bras dessus bras dessous, l'air faussement réjoui, le visage collé sur ces vitrines trop lumineuses. Et pourtant. Nous connaissons la Maison et ce qu'elle produit de mieux. Une jeune femme quelconque s'approche de nous et nous demande ce que nous désirons. Nous lui indiquons les références choisis. Elle nous invite à rejoindre son bureau tout en nous proposant une coupe de champagne. "Avez-vous déjà choisi une date?" Nous lui répondons que la cérémonie aura lieu dans deux semaines. Haussement de sourcils, inclinaison du visage et regard détourné. Une centaine de simagrées plus tard, elle nous présente deux écrins de couleur rouge contenant l'équivalent de plusieurs SMIC. Essai. Validation. Règlement. Bonheur dans Ses yeux. Bonheur dans Ses yeux, c'est tout ce qui compte.

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Hipsters au summum de l'absurdité, anciennes gloires recherchant une hypothétique érection musicale et rappeurs embourgeoisés se partagent aujourd'hui les miettes d'une industrie musicale à l'agonie. Je ne m'y retrouve plus. Les Inrocks encensent PNL tandis que les Libertines reviennent sur le devant de la scène sans conviction, sans âme et sans matière. Je consomme les nouveaux albums comme autrefois je consommais du porno : je savoure l'instant puis oublie très vite le tout dans le recoin d'un disque dur. Comme tout trentenaire qui se respecte, je ne trouve le réconfort que dans les années passées, première étape m'amenant doucement, si je vis assez longtemps, vers le statut de vieux con. Je parcours alors les mp3 de mon iPod sans aucune connexion logique, attendant avec impatience le jour où l'empire Wati B ne sera plus.

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Je lui demande de se mettre à quatre pattes. Elle s’exécute par un "oui bébé". Je saisis fermement d'une main la base de sa nuque et empoigne ses cheveux de l'autre. Comme un rappel ou bien un appel, la vidéo de Papatouai passe sur la télévision placée face à son lit. Scène improbable, magique, tragi-comique. Va-et-vient animal. Son regard dans le vide m'interpelle mais je reste tout de même concentré dans mon entreprise. J'broie du noir quand j'ressors de tes seufs. Je m’assois, elle fait de même. Le sexe encore dégoulinant, je l'écoute me raconter ses déboires, ses espoirs et autres désirs d'ailleurs. Je lui confie à demi-mot ma volonté de tourner la page, celle d'une vie à la fois brillante et chaotique. "C'est la dernière fois que je viens." Nous nous souhaitons bonne chance. Hug. La porte se referme. Long soupir. Sourire. Κύριε ἐλέησον.

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